lundi 25 août 2014

Interview de Joe Querio sur "The Broken Equation" !


Comme quoi, il semblerait que je ne sois pas le seul à avoir adoré le boulot de Joe Querio sur le premier numéro de la mini B.P.R.D. Hell on Earth : The Broken Equation. En effet, cet excellent dessinateur a répondu à une interview pour le site Bloody Disgusting portant sur sa participation au Mignolaverse ainsi que sur ses sources d'inspiration. Allez, c'est ti-par :

Bloody-Disgusting : Parlons des numéros 122 à 123 de “B.P.R.D.” ; comment était-ce de travailler avec Mike Mignola et John Arcudi ainsi que de contribuer à la construction de cet univers massif ? Vous ont-ils imposé certaines contraintes ?

Joe Querio : Je suis un fan grand fan de l’univers de Mignola depuis très longtemps. J’étais super excité à l’idée de travailler sur cette série. Je n’arrivais pas à y croire, je travaillais dessus comme si je travaillais sur ma propre création. Mon sens esthétique étant fortement influencé par cet univers, je savais ce qui marcherait et ce qui ne marcherait pas dans cette série. Je n’ai eu aucune contrainte. Certaines de mes idées n'ont pas été retenues mais je n’ai jamais pris ça comme une contrainte. Cette série fut l’un des projets les plus fun sur lequel j’ai jamais travaillé.

BD : Une des choses que j’ai particulièrement bien aimées dans votre travail sur le premier numéro est cet incroyable sens du cadrage dans vos cases. Quel fut votre approche pour les scènes en intérieur et celles en extérieur et comment avez-vous fait pour que vos cases respirent autant ?

JQ : Je suis très influencé par le Guy Davis de la phase « B.P.R.D. » Je voulais faire quelque chose de qualité et je me suis inspiré de ce monde incroyable créé lors de son passage sur la série. J’envoyais mes planches à Dave Stewart pour qu’il puisse faire ses trucs à lui de son côté. Ce mec ne peut pas se tromper et je ne pourrais jamais le critiquer. Les couleurs choisies pour cette série étaient toujours pertinentes. Bref, c’était vraiment une super collaboration.

J’ai travaillé avec Dave il y a quelques années sur une histoire courte « Lobster Johnson ». Elle ne faisait que huit pages mais ça ne m’a pas empêché d’être plus qu’enthousiaste à l’idée de retravailler avec lui. Dave est capable de donner beaucoup de profondeur à une case avec ses couleurs, un peu comme celle que vous cherchez à recréer avec du noir et blanc. Les couleurs de Dave pourraient donner rehausser la qualité de n'importe quelle série.


BD : Comment votre travail sur « The Witcher » vous a-t-il aidé dans votre approche du monde de « B.P.R.D. » ?

JQ : « The Witcher » a vraiment été compliqué à réaliser. Ce fut très instructif pour moi et j’ai appris beaucoup de choses sur les trucs à faire et à ne pas faire. J’ai également appris quelques astuces sur la disposition des cases sur une planche. J’ai essayé plein de trucs sur « The Witcher » qui, je pense, n’ont pas dû marcher à chaque fois. Scott Allie m’a beaucoup aidé dans la façon de traiter les cases à l’intérieur d'une planche. Il m’a pour ainsi dire appris ce que je ne devais surtout pas faire.

[rires]

Ça m’a pris quelques temps avant de bien connaître l’univers de « The Witcher ». Il y avait beaucoup de travail et j’étais un peu perdu au début. Je suis fan de la série « B.P.R.D. » depuis si longtemps que ça a été facile pour moi d’y entrer. J’ai toujours été un lecteur de « B.P.R.D. » et Guy Davis, James Harren et Jason Latour m’ont appris beaucoup de choses à travers leurs travaux.

BD : Avez-vous ressenti une certaine forme de pression en arrivant sur ces numéros ?

JQ : Je me suis surtout mis une énorme pression tout seul car je suis un grand fan de la série. John, Mike et Scott ont vraiment été adorables avec moi et ne m’ont jamais mis la pression. Ils voulaient juste s’assurer que je respecterais les deadlines. Je me suis donc surtout mis la pression tout seul car je ne voulais pas me chier dessus alors que je surkiffe cette série.

BD : Saviez-vous que vous que votre numéro allait faire partie de l’initiative « Starting Points » de Dark Horse ?

JQ : Je n’ai su ça qu’après coup. J’ai parlé brièvement à John de cette histoire de Kaiju et je n’arrivais pas à y croire. Ayant grandi en regardant « UltraMan », écouter John me raconter le concept m’a rendu hystérique.

BD : Certains designs de créatures font penser à du Lovecraft, et comme je devine que vos sources d’inspiration doivent être plutôt variées lorsqu’il s’agit d’imaginer des créatures monstrueuses, quelle a été votre plus grande source d’inspiration ?

JQ : L’idée de la créature aux multiples membres venait de John. Il voulait une sorte de mashup des six gars ayant franchi le portail. Il m’a demandé d’imaginer un Dieu Sombre écraser ces hommes avant de les envoyer de l’autre côté du portail. Il m’a donné beaucoup de bonnes indications afin de bien me diriger la bonne direction. J’ai réalisé cinq designs différents avant de donner à cette créature sa forme finale. A chaque fois qu’on me demandait de faire un quelconque changement, cette bestiole devenait de plus en plus belle.


John a décrit cette créature comme étant le retour du monstre du film "La Mouche". John était vraiment surexcité lorsque je lui ai envoyé le design final. Pour les croquis de la chose que Kukyo voit de l'autre côté du portail, je voulais qu'elle ressemble à mes croquis crayonnés. Ils sont dessinés au crayon puis je trace par-dessus avec un feutre fin afin de donner volontairement à l'ensemble un côté "gribouillis". 

BD : Quelle est votre approche de l’horreur et qui est votre artiste horrifique préféré ?

JQ : Mike Mignola, Guy Davis et James Harren. En dehors du médium séquentiel, j’aime beaucoup les classiques ciné des années 70 et 80. Le « The Thing » de John Carpenter reste l’un de mes films d’horreur préférés. J’essaie d’injecter dans mon travail cette ambiance si propre aux films de Vincent Price. Et maintenant que j’ai bossé sur le Mignolavere, je suis juste impatient d’en faire plus. Je ne suis peut-être pas le meilleur pour ce qui est de faire des dessins anguleux, mais c’est tout simplement mortel de bosser dans ce monde ravagé. 

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